Coloré et inventif, le travail de Nicolas Pichon n'est pas sans rappeler les grandes heures du Pop-Art américain des années 1950 dont Andy Warhol et Roy Lichtenstein ont été les figures de proue. En combinant une multitude de matériaux divers (au point qu'il soit difficile d'en trouver deux similaires au sein d'une même oeuvre), les tableaux de l'artiste se situent sans aucun doute du côté « fun » de l'art. Son travail, en offrant une abondance d'images qu'il colle ou peint, s'approprie et détourne malicieusement les symboles de nos sociétés occidentales. Celles-ci saturent son univers plastique : « Mon travail est semblable à ce que je ressens. Il est comme une éponge, il absorbe, sélectionne et digère. Mélangeant à la fois différentes textures et matières pour que l'on puisse toucher avec les yeux », explique-t-il. Privilégiant le support du bois, ce dernier n'hésite pas à varier les formats, passant des tableaux carrés à des colonnes qu'il nomme ses « shorts stories ».
Combinaison des différents symboles du mouvement Pop, chaque centimètre des oeuvres de l'artiste est une référence à l'histoire de l'art. Mêlant comics, logos, lèvres rouges de pin-up et onomatopés, ce sont une multitude d'histoires imbriquées qui prennent forme sous nos yeux de spectateur. Inspirés par le dessinateur de BD italien Stefano Ricci, les tableaux de Pichon proposent des récits aussi amusants qu'érudits, inspirés des scènes de la vie quotidienne. Les peintres comme Combas, Di Rosa, Manolo Valdes ou Basquiat font partie de ses autres influences majeures.