Le parcours de Joris Ghilini, artiste français autodidacte dont nous avons découvert le travail cette année avec un immense enthousiasme, n'est pas dépourvu de sens. Après des études de droit et une carrière dans la propriété intellectuelle, ce mordu d'histoire de l'art quitte la profession afin de poursuivre une recherche appliquée sur la notion d'iconographie et de ses mises en péril. De là, il s'attelle à une production artistique qui trouve sa source dans son atelier, véritable lieu d'expérimentation picturale et sonore où la recherche et le questionnement sur la notion d'iconographie constituent la base essentielle de sa démarche. Ainsi, il n'hésite pas à se saisir du « déjà-vu » ni à renverser le mythe, le héros ou le sacré, à le démystifier, le détourner, le fragiliser… afin de raconter une nouvelle histoire. De Picasso à Liz Taylor, en passant par des icônes religieuses médiévales, les grandes figures de l'art sont transfigurées ; la véritable question demeurant toujours celle du temps qui passe inexorablement.

Joris a toujours été fasciné par l'art et son histoire, les évènements et influences auxquels les artistes ont été confrontés pour provoquer leur propre créativité et parfois se réinventer : "Plus particulièrement, j'aime la part de mystère qui entoure certaines pièces, les techniques picturales disparues soumises à spéculation. Par ailleurs, j'apprécie la science-fiction et d'une façon générale tout ce qui peut défier nos certitudes, mais également l'architecture, le design et ses acteurs, qui constituent une part importante de mon approche esthétique."

L'artiste travaille essentiellement le bois, qu'il peint, sculpte et assemble, en restant fidèle à toutes les autres techniques comme la toile ou le papier. On le trouve souvent dans son atelier où il remanie, recycle certaines de ses pièces incessamment retravaillées : "En effet, je considère le processus créatif comme une spirale sans fin : c'est un mode de vie, une quête perpétuelle. Tout est prétexte à produire et reproduire inlassablement. Mon travail évoque le temps qui passe et questionne la notion de chef d'œuvre. Je cherche à créer l'étonnement et susciter la curiosité du spectateur."

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